" Fais ce que tu voudras "
….parce que les gens libres, bien nés, bien instruits, conversant en compagnie honnête, ont par nature un instinct et un aiguillon, qui toujours les pousse à accomplir des faits vertueux et les éloigne du vice, aiguillon qu’ils nommaient honneur. Quand une vile servitude ou une contrainte les font déchoir et les assujettissent, ils emploient cette noble inclination, par laquelle ils tendaient librement vers la vertu, à repousser et à enfreindre ce joug de la servitude : car nous entreprenons toujours les choses défendues, et convoitons ce qui nous est refusé.”
Gargantua
RABELAIS, grand écrivain du moyen-âge, crée dans son conte humaniste Gargantua, une abbaye utopique, Thélème.
Nom issu du grec thelema qui signifie la volonté. Il est notamment utilisé dans la Bible pour évoquer la volonté de Dieu lorsqu’il créé le Monde, ou le libre-arbitre des hommes.
Ce cadeau de Gargantua à un moine, il est sis le long de la Loire (mon fleuve sacré), en forêt de Chinon (port Huault) sans aucune muraille autour de l’abbaye, contrairement à celles de l’époque, sans horloge ni cadran. Les activités sont mises en œuvre au gré des occasions et des circonstances.
“Seules les femmes belles, bien formées et de bonne naissance, seuls les hommes, beaux, bien formés et de bonne naissance y étaient admis, indistinctement de sexe, avec la possibilité d’y entrer et d’en ressortir à convenance. Ici, tous sont autorisés à devenir riches, se marier et vivre en liberté”.
C’est donc une communauté utopique élitiste qui s’y installe, libertaire, esthète et instruite.
Alors, pourquoi ne pas créer cette communauté ? Pourquoi ne pas vivre selon les principes de l’Abbaye de Thélème ?
Il faut cependant quelques explications de texte ! Sorti du contexte, les principes de Thélème peuvent sembler inégaux, et loin des règles fondamentales d’égalité chères à notre République. A l’époque, les personnes destinées aux ordres étaient souvent des personnes indigentes, abimées, qui n’avaient pas d’autres ressources que d’entrer dans ces communautés pour survivre.
Ici au contraire, on y entre de plein gré, dans l’esprit de Rabelais, cette utopie est possible dans l’ici et maintenant, il suffit d’exercer sa thélèmie, ou sa libre volonté, pour la faire advenir. Nos vies ne devraient plus être régies par des lois, des statuts ou des règles, mais par notre simple volonté ou libre arbitre. Par contre, cela n’est possible que par l’érudition et non le plagiat de cette dernière !
C’est pourquoi il est important de toujours cultiver son jardin, continuer tout au long de sa vie à apprendre de soi, des autres et à chercher à progresser et à s’améliorer…
Source : Université de Tours – Gargantua 1542 – version modernisée